Coopérative des savoirs

Confinement, déconfinement, couvre-feu, reconfinement, la Covid 19  n’en finit plus de détruire nos vies et à tout le moins de perturber la vie sociale, économique et culturelle.

Dans l’édito qui accompagne la plaquette 2020/2021 de l’Archipop-MJC nous écrivions : « cette crise replace au cœur des débats les enjeux de solidarité, d’échanges, de mutualisation des savoirs, de vivre ensemble. Imaginons des solutions nouvelles et partageons ensemble de nouvelles initiatives afin de bâtir des jours meilleurs ».

Alors, oui, l’Archipop-MJC touchée dans toutes ses activités est, elle aussi, confinée. Mais elle ne se résout pas à baisser les bras, elle n’est pas à court d’idées.

Ainsi, par exemple, dans le cadre de la Coopérative des savoirs, elle vous propose d’ouvrir une ou plusieurs pages « culture » via la NewsLetter : vous avez aimé un livre, une chanson, une peinture, n’hésitez pas à partager … par un article.

 A vos plumes, envoyez vos articles à la MJC

Avertissement

Présenter un livre, une œuvre culturelle en général, c’est bien évidemment partager une émotion, un sentiment, une opinion… par conséquent c’est faire preuve de subjectivité.

Ce qui peut plaire à l’un peut déplaire à l’autre…

Mais quelle meilleure objectivité que faire preuve de subjectivité à la simple condition de respecter les faits et de ne pas les déformer pour appuyer telle ou telle thèse.

Exercice difficile où l’on peut se sentir blessé et où l’on aurait tort de l’être, car il ne s’agit là que de la liberté d’expression

De cette subjectivité naît la confrontation, le débat qui forme à la citoyenneté.

Par conséquent confrontons, en sachant que toute contribution n’engage que son auteur et lui seul tout en ouvrant le champ de la connaissance à tous.

« Ni rire, ni pleurer, comprendre » comme l’écrivait Spinoza.

 

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RENDRE A CESAR … CE QUI APPARTIENT A LHUIS LLIACH

Depuis quelques temps on entend et réentend sur les ondes radio et sûrement TV la promotion du dernier cd de Kendgi Girac : chansons traditionnelles corses. Parmi ces titres, le plus diffusé se trouve une chanson catalane dont l’auteur est Luis LLACH. Cette réappropriation est très probablement soutenue par des intérêts financiers contre lesquels nous ne pouvons pas faire grand chose..Ce qui, pour moi est le plus regrettable et contestable c’est la perte de sens qui peut affecter le sens et le symbole de ce chant porté encore aujourd’hui par le peuple Catalan.

« L’Estaca », un hymne à la liberté…A quoi sert une chanson si elle est désarmée ?

 

Quand en 1968 le catalan Lluís Llach compose l’Estaca (le pieu dans la langue du Barca) il ne pouvait imaginer les conséquences de cet hymne.

Car avec le temps, l‘Estaca est devenue un hymne. L’Hymne catalan, qu’on chante pendant les matchs de l’USAP à Perpignan ou dans les chaines humaines pour l’indépendance de la région.

 

Fédérateur

Par les paroles d’abord. Le père Siset qui veut se débarrasser d’un pieu qui nous prive de nos libertés. Un pieu bien pourri qui est, sans le nommé Franco. un pieu qui trouvera d’autres échos à travers le monde. Fédérateur ensuite par la musique et ce refrain lancinant et puissant sur le tomba tomba. Plutôt lent, le morceau est tout en puissance qu’il soit chanté en en solo ou par un groupe.

 

Très vite l’Estaca quitte les frontières catalanes et voyages. De pays en pays, l’espagnol est traduit, la mélodie subtilement modifiée. Un chant qui appelle à la chute d’un dictateur sans le nommer, c’était trop beau.

 

” L’Estaca, une chanson symbole de la lutte anti Franquiste, n’est ni plus ni moins qu’une métaphore, un code que le public décrypte évidemment rapidement et auquel il s’identifie. La chanson sonne clairement comme un chant de résistance au fascisme en même temps qu’un chant d’espoir et une invitation à ne jamais cesser de lutter contre le pouvoir autoritaire car le temps peut remplacer la force quand celle-ci fait défaut. Au bout d’un an, cette chanson est censurée par Franco et interdite. Une décision qui intervient trop tard tant les paroles et la mélodie qui l’accompagne sont connues de tous. A aucun moment Lluis Llach ne reculera devant la pression et les menaces.

En 1970, Llach se produit au Théâtre espagnol de Madrid. Sa popularité naissante lui attire les foudres du pouvoir et tous les textes interprétés en public doivent préalablement être soumis à la censure. Au garde à vous devant son micro, il explique alors la situation pendant que son pianiste continue à jouer le refrain de l’Estaca. Trois mille personnes se mettent à chanter. Lui reste muet…”

13 mai 2015 Eric Sionneau

Une version chantée par Luis Llach, en Catalan, en 1976 :

https://youtu.be/vNSKik-Tuv0

 

Marité

Zone contenant les pièces jointes

Prévisualiser la vidéo YouTube Lluís Llach – ” L’estaca ” (1976 – Palau dels Esports de Barcelona)

 

 

L’auteur en est Saïd Bouamama, sociologue, qui nous présente cet ouvrage aux éditions INVESTIG’Action.

Richement illustré et documenté, ce livre est une véritable encyclopédie sur l’immigration.

S. Bouamama démontre le lien étroit entre économie et migrations.

Ainsi, si les migrations sont aussi vieilles que l’humanité, l’apparition du mode de production capitaliste rend structurelles l’émigration et l’immigration. Auparavant, les migrations étaient des réponses de survies collectives à des catastrophes (climatiques, liées aux guerres…).

Avec le capitalisme la course au profit est à la recherche permanente de la baisse des coûts de production et entraine une destruction des modes de production antérieurs.

L’industrialisation jette sur le marché des produits moins chers que ceux produits antérieurement ; paysans et artisans sont ruinés et contraints de migrer pour subsister. Immigration interne (Bretons, Auvergnats par ex. en France), puis de pays voisins et enfin plus lointains. En même temps s’enclenchent la première colonisation et l’esclavage.

Le mode de production capitaliste basé sur l’unique critère du profit débouche sur une mobilité constante du capital ; sa tendance à la mondialisation existe dès sa naissance ;

Aujourd’hui, l’accès principal à la main d’œuvre ne prend pas la forme de son importation, c’est-à-dire l’immigration, mais celle de l’installation des productions dans les réserves de forces de travail à bas coût. Cependant le besoin de main d’œuvre perdure dans les pays dominants, tous les secteurs n’étant pas délocalisables. (D’où l’Europe forteresse et ses milliers de morts)

 

Il démonte les mythes, les discours officiels.

Pour justifier l’esclavage, la colonisation, l’exploitation de ces travailleurs immigrés, toute une idéologie est mise en place. En fonction des besoins, elle s’est adaptée. Au racisme biologique va s’adjoindre voie succéder un racisme culturel puis civilisationnel. Autrement dit, le racisme n’a pas disparu, il a changé de forme et d’argumentaire.

Le roman d’une intégration harmonieuse des immigrations interne et européenne par rapport à l’immigration d’aujourd’hui, à la lumière de l’histoire, ne tient pas la route.

Ainsi Bretons, Italiens, Polonais, Belges, Portugais… subirent les mêmes discours racistes, furent assignés aux mêmes emplois de surexploitation et furent considérés en leur temps comme « inassimilables », inintégrables pour des raisons culturelles voire religieuses.

Ainsi un rapport de 1851 décrit les Bretons comme suit : « Si, les quartiers misérables (…) devaient être régulièrement infectés, le mot n’est pas trop fort, par ces invasions de mendiants qui nous viennent des campagnes de Bretagne » et de poursuivre « ces populations étrangères à notre département, chez lesquelles la malpropreté la plus repoussante est une seconde nature, et dont la dégradation morale est descendue à un niveau effrayant, viennent régulièrement encombrer nos quartiers (…) Puis quand ils ont obtenu quelques monnaies de la charité privée (…) se hâtent de se plonger dans une affreuse ivresse de vie » et de parler »

Comme aujourd’hui, les rapports officiels, les articles de presse, les discours politiques se multiplient sur les immigrés internes ou externes : « la plupart de ces malheureux ne parlent que le bas-breton et il est presque impossible aux agents de l’autorité de s’en faire comprendre », ils créent une insalubrité et sont dépeints comme la cause de l’insécurité.

On ne parle pas encore ce communautarisme mais « ils n’adoptent ni les mœurs, ni la langue (…). Ils restent isolés comme les Hébreux de Babylone, au milieu de l’immense population qui tend à les absorber ; et l’on peut dire que, plus heureux que les sauvages, ils emportent leur pays à la semelle de leurs souliers » (à propos des Auvergnats)


Nous n’avons abordé que quelques thématiques de ce livre qui démonte également nombre de préjugés (« ils prennent notre travail », « ils vident les caisses de l’Etat » etc.) et qui sur bien des aspects pose des questions dérangeantes pour l’élite qui nous gouverne (pourquoi y a-t-il toujours des sans-papiers et pourquoi les précarise-t-on ?), mais aussi pour les médias qui banalisent l’islamophobie, par exemple.

 

A vous de découvrir l’immense richesse de cet ouvrage qui restera un modèle pour combattre l’extrême droite et ses idées nauséabondes, idées, hélas, reprises par toute une fraction de la classe politique venue de tous bords ?

 
Jean-Luc

Mais qui était donc Panaït Istrati ?

Il naît en 1884 à Braïla, petit port roumain, d’une mère blanchisseuse et d’un père contrebandier qu’il n’a pas connu.

Dès « l’âge de douze ans, il brûle de parcourir le monde, d’aventures : « poussé par le besoin dévorant de connaitre et d’aimer. Vingt ans de vie errante, d’extraordinaires aventures, de travaux exténuants (…) traqué par les gardes de nuit, affamé, malade, possédé de passions et crevant de misère. Il fait tous les métiers : garçon de café, pâtissier, (…) manœuvre, terrassier (…) peintre en bâtiment, journaliste, photographe… Il se mêle, pendant un temps, aux mouvements révolutionnaires. Il parcourt l’Egypte, la Syrie, 

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Grâce ou plus exactement à cause de la pandémie, j’ai pu relire quelques livres fort intéressants.

A l’heure de discours -non dénués d’arrières pensées politiques- sur l’islamo gauchisme, pendant « moderne » du judéo bolchévisme ou du judéo maçonnique, il ne manque pas de sel de vous présenter le livre de Shlomo Sand.

Alors, n’hésitons pas.

L’histoire est connue : le peuple juif existe depuis
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Le grand, l’immense Jean-Claude Carrière vient de nous quitter. On admire ses talents de scénariste, de romancier, auteur de théâtre, mais on laisse sous silence ses quelques rôles au cinéma. J’avais remarqué son apparition en chauffeur livreur dans un court métrage de son complice Pierre Étaix, mais rien de significatif. Pourtant, il a été l’acteur principal d’un long métrage.

En 1971, Christian de Chalonge sort un deuxième film, L’Alliance d’après le roman éponyme de Carrière, publié en 1962. J’avais remarqué ce réalisateur à la télévision, dans une émission de
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1er septembre 1980. J’emménage à Villars avec mon associé Dominique C.. J’arrive avec notre camion de sonorisation de concerts. Dominique a démissionné de son poste à l’Opéra de Paris. On s’est rencontrés lors de l’organisation d’un mini festival de musique à Touffailles, bled paumé du Tarn et Garonne.

Très vite, on rencontre des musiciens d’Apt, et on nous informe de la création d’un nouveau groupe local « Raoul Petite ». Et, grand hasard, ils répètent juste en dessous de chez nous, au « Clastre ». On les rencontre dans une sorte de grange : une quinzaine de jeunes de notre âge, entre les musiciens et les inévitables groupies. Ça colle vite entre nous et….

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Cette jeune femme qui a grandi dans la cité Saint-Joseph à Apt devenue journaliste, publie aujourd’hui ce témoignage, écrit au cœur du confinement du printemps 2020, charge lucide et révoltée contre un double confinement et une confiscation.

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« Une immense sensation de calme », de Laurine Roux ( Folio, 6,9euros). Où et quand ? Ne cherchez pas et laissez-vous dépayser par ce livre. Une histoire fantastique au milieu d’une nature plus qu’hostile, dans une communauté humaine ravagée et hantée par des guerres. Mais aussi une histoire d’amour, une fable sur la vie et la mort.  Le premier roman d’une professeure de lettres a reçu le prix Révélation 2018 de la Société des Gens de Lettres Révélation 2018. Il est aujourd’hui disponible en collection de poche. Quelle imagination ! quelle écriture ! On attend avec impatience son prochain roman « Le Santuaire » dans la même édition !

Eleinad.

(Editions Les Arènes- France Inter, 20 Euros). Cette journaliste pose la même question à diverses figures de femmes. Elles sont écrivaines, chirurgiennes, journalistes, philosophes, anciennes ministres, ingénieures, photographes, éditrices, entraineuses de tennis, communicantes, et même rabbines ! Quelle question ?  « Etes-vous une femme puissante ? ». Puissante ? Qu’est-ce qu’on peut entendre par là ? Et chacune déroule sa vie, ses combats…

 

 

Ce petit livre a reçu le Prix Renaudot des lycéens. Mais attention,  ce n’est pas une histoire légère. Un père chasseur et tyrannique, une pauvre mère terrorisée, une petite fille comme les autres (ou presque),  un drame, et un frère qui peu à peu déjante et se retrouve du côté sombre. Un roman très sombre qui se lit comme un « thriller ». On vous épargne la fin !

 

 

Le mardi, 4 août 2020, une gigantesque explosion détruisait le port de Beyrouth et une partie de la capitale s’ajoutant à la crise économique dramatique que connaissait déjà le Liban.

Ce qui apparait le plus, pour beaucoup de Libanais, c’est que cette explosion et la crise économique expriment la faillite du système politique confessionnel dont la corruption et le clientélisme sont les moteurs.

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« Mémoires » de Karol Modzelewski,  ce livre, qui n’est paru
en France qu’en 2018 (Editions de la Maison des sciences de l’homme),
n’est pas neutre.

En effet, en le lisant c’est la vie d’un combattant resté fidèle à ce
pourquoi il s’était engagé dès sa prime jeunesse qui passe sous nos
yeux, un homme engagé toute sa vie

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Les Fatals Picards

Il y a quelques années un ami avait écrit un joli texte sur les « Fatals Picards » qu’il m’avait fait parvenir. Je me permets de le reproduire ci-dessous tant il est vrai qu’il n’a pas perdu de son intérêt. Il ne m’en voudra pas.

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Il est des livres qui se lisent comme la Bible, la Thora, le Coran…pour les croyants.

Religieusement, avec respect et émotion.

Poèmes de la bombe atomique est de ceux-là.

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